CST: Communication scientifique et technique

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Suite à une conversation avec des collègues (i.e. des chercheur,s qu’ils soient statutaires, en post-doc ou en doctorat) à propos de la vulgarisation scientifique mais aussi de l’enseignement des sciences à l’école (primaire et secondaire);
et à la lecture d’un article sur la controverse des vaccins (lien), et dont je cite une des phrases qui résume assez bien l’idée de l’article en question,

"Les vulgarisateurs scientifiques ont un rôle important à jouer dans cette controverse. Mais même si la vulgarisation est absolument nécessaire, elle n’est pas suffisante. Car elle ne peut pas répondre à toutes les questions. Ce qui me fait dire que, parfois, la chose la plus efficace n’est pas de s’empresser d’apporter des réponses à toutes les questions, mais simplement, et humainement… de les écouter."

m’est venue l’envie de poser par écrit quelques réflexions en cours sur la communication scientifique et technique.
Une des problématiques de la médiation ou vulgarisation scientifique est de toucher un public qui ne s’intéresse pas spécialement à la science et aux techniques (je tiens ici à bien différencier ces deux termes).

  • Quels moyens de communication utiliser?

Actuellement, les réseaux sociaux ont la part belle (facebook, twitter, plateformes dédiées telles que Echosciences), les chaînes youtube également. De façon plus traditionnelle, les musées publient leur programmation sous forme de prospectus ou envoient des newsletters. Le point commun entre ces différents moyens? Un public averti, un public intéressé par le sujet et qui va chercher l’information en conséquent: un public qui se tient au fait de l’actualité des musées ou autres organisations, un public abonné à une page facebook, à un compte twitter, etc. Bref, un public qu’il n’est plus nécessaire de séduire. Néanmoins, il va de soi que ce public, bien que converti, ne soit pas non plus à négliger: sa curiosité reste légitime et à nourrir!

  • Est-il réellement nécessaire d’atteindre un public qui ne s’intéresse pas aux sciences et techniques?

Cette question peut sembler légitime. Après tout, pourquoi gaspiller de l’énergie pour partager des savoirs dont les gens n’ont que faire? Sauf que, comme souligné dans l’article cité plus haut, et pour lequel le thème du vaccin est idéal, on comprend l’importance d’avoir une population correctement informée et capable d’avoir un point de vue critique factuel.

"Ne proposer que des réponses scientifiques à des questions qui sont aussi politiques, c’est être en partie à côté de la plaque."

De plus, les avancées scientifiques et techniques appartiennent à la société. Elles constituent un socle de connaissances qui se doit d’être accessible à tout un chacun. Or, rendre les connaissances scientifiques et techniques accessibles ce n’est pas que partager une nouvelle en adaptant son langage, en vulgarisant le jargon scientifique et technique. C’est aussi partir des connaissances et des intérêts du public auquel on s’adresse, c’est se mettre à leur niveau d’écoute et leur permettre d’étayer leurs connaissances et de nourrir leur curiosité. C’est donner des outils de compréhension, des espaces de dialogue, des moments de partage. C’est donc connaître les publics auxquels on s’adresse. Leurs particularités, leurs spécificité. Reconnaître que certains publics sont plus enclins à écouter un message scientifique que d’autres, ne serait-ce que par des centres d’intérêt divergents. Mais c’est aussi considérer toute une frange de la population habituellement peu prise en compte.

Il existe des groupes de réflexion autour de la communication scientifique et qui tentent de répondre à ces diverses questions du support de l’information, des outils de communication, de la place des réseaux sociaux. Par exemple, sur Toulouse, France, des rencontres mensuelles se tiennent à se sujet et un compte-rendu des échanges est aussi disponible. Plus d’infos ici.

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