Quand ma liberté dépend de la tienne, quelles limites donner à la tienne pour que la mienne ne soit bafouée?

1 minute read

La liberté d’expression (et d’opinion) ne peut pas être absolue, elle doit nécessairement être relative.
Les libertés individuelles ne peuvent primer sur les libertés collectives. Chacun, chacune des membres d’une société ont des obligations vis-à-vis de celle-ci.

L’on peut débattre sur les implications de limiter les libertés individuelles pour protéger une cohésion sociétale, mais dans certaines situations, certains contextes bien précisément définis, au cours desquels des groupes d’individus au nom de leur liberté d’expression et d’opinion, au nom de la sacrée mère démocratie (qu’il faudrait là aussi penser à redéfinir et contextualiser) tiennent des propos haineux ou incitant à la violence, doit-on rester en retrait et privilégier le fait que tout individu aura le discernement suffisant pour ne pas tenir compte de ces propos; alors même que ceux-ci pourraient venir appuyer, légitimer certains schémas de pensées, certains actes violents?
Que dit-on aux populations ainsi menacées?
A partir de quel moment considère-t-on que le discours va trop loin? décide-t-on de mettre des mesures de luttes en place?

L’on prétend privilégier l’éducation, le développement d’une pensée critique plutôt que de décider de façon arbitraire de ce qui est correct de laisser dire de ce qui ne l’est pas. Mais cette éducation, ce développement d’une pensée critique précisément, ne sont-ils pas orientés? dépendantes d’un contexte sociétal temporellement défini?
L’on peut conduire à des arguments ridicules, tournés à l’absurde, mais cela doit être fait des deux côtés de la balance. L’on peut intellectualiser le sujet à volonté, développer des pistes de réflexion sur les effets de telles mesures et sur leur efficacité à plus ou moins long terme.
Néanmoins, en parallèle, en complément, il faudra aussi se décider à agir, entre le laisser-faire et la non-tolérance.
Il est des actes qui sont condamnables et doivent être condamnés systématiquement, dans la mesure où ils fragilisent des minorités ou des parties de la population déjà exposées.

Ne rien faire c’est potentiellement laisser le pouvoir à des minorités dangereuses dont les discours souvent sont peu argumentés mais qui en s’imposant comme des vérités évidentes demandent un investissement nécessairement plus important des groupes visés dans leurs luttes contre les oppressions et/ou les discriminations qu’ils ont à affronter.



Picture_Liberty

Updated: